Jee Young Lee
Des semaines voire des mois durant, elle construit dans son studio de trois mètres sur six un univers né de son esprit, avec une minutie et une patience hors du commun, afin d’exclure toute retouche numérique ultérieure. Ces mondes ainsi matérialisés deviennent concrets; l’imagination est rendue tangible et l’image photographique de cette fiction atteste de sa réalité. Au centre de chacune de ces mises en scène, on retrouve l’artiste; ses auto-portraits ne sont cependant jamais frontaux car ce n’est pas son aspect visible qu’elle nous donne à voir mais bien sa recherche d’identité, ses désirs et ses états d’âme. Son imaginaire est pour elle une catharsis qui lui permettent d’accepter les répressions et les frustrations imposées par la société. Le temps alloué à sa mise en scène lui permet de méditer sur les causes de ses conflits intérieurs et de les exorciser afin qu’une fois vécus, ils deviennent à leur tour porteurs.